Textes de Denys le Chartreux

 

Vous trouverez ici des extraits en français des œuvres de Denys le Chartreux concernant la vie contemplative. Chacun d’entre vous est invité à nous faire parvenir les traductions de ses pages préférées (préciser le titre de l’œuvre et le numéro de l’article) et nous les publierons.

 

 

 

Contempler l’indicible

 

Ayant un fort grand désir, mon très cher frère, que vous soyez le nourrisson de la vraie et salutaire sagesse, et que vous alliez droit au pays éternel par les sentiers de Dieu, je vous propose, avec l’aide du plus que très doux Esprit-Saint, de vous écrire, pour l’amour que je vous porte, quelque chose des voies de Dieu, pures, brillantes et belles, vous entretenant principalement des trois sentiers par lesquels on va droit au vrai et éternel salut. Je dirai le tout brièvement, écrivant ceci comme un exercice que vous devez suivre, ainsi que vous m’en avez souvent prié.

Il n’y a pas douze ans, que je vous ai écrit un petit traité concernant la voie étroite du salut et le mépris du monde ; cependant, comme ne tenant pas compte de ce que je vous avais écrit, vous avez continué à marcher par de larges et ténébreux chemins. Mais maintenant, plus âgé et mieux avisé, vous repentant de votre vie passée, vous avez pris en votre ville les ordres sacrés, choisissant de vivre dorénavant comme il faut qu’un bon prêtre vive, selon les canons de l’Eglise.

Parce que, Dieu aidant, vous devez chanter votre première messe avant quinze jours, ayant le désir de vous offrir quelque chose, et n’ayant ni or ni argent, je me suis avisé de vous présenter cet exercice de dévotion, petite œuvre de ma pauvreté, me tenant assuré, en raison de votre bonté et sagesse, que ceci vous sera plus agréable que les richesses. Je vous supplie très affectueusement de persévérer désormais à vous y exercer tous les jours, comme vous vous proposez maintenant fermement de le faire, de peur que vous ne retombiez en vos péchés du temps passé.

 

Parce que les hommes, pèlerins et voyageurs en cette vie, ont besoin d’être tous les jours purifiés, et de profiter en la connaissance et l’amour de Dieu, il faut qu’ils soient premièrement purgés du péché, puis illuminés et conduits à la connaissance de la vérité, et enfin rendus parfaits, c'est-à-dire enflammés d’amour et unis à Dieu, auteur de notre salut.

 

La voie purgative est un exercice, un effort ou une occupation par lesquels, comme par quelque chemin et moyen, nous tendons et nous nous efforçons de repousser les vices, de brider nos passions et concupiscences, de réformer toutes les affections de l’âme, de garder soigneusement notre cœur et nos sens en toute pureté, et d’éviter tout péché. Faire cela en vérité, c’est ne se pas conformer à ce siècle pervers, c’est dépouiller le vieil homme et être réformé de l’intérieur, c’est châtier son corps et le réduire sous la servitude de l’esprit, c’est faire des œuvres dignes de pénitence, et être toujours attentif et vigilent à purger l’âme de toute horreur de péché afin de la conserver en pureté et sainteté. Notre Dieu, en effet, étant saint essentiellement, pur et bon, sage, parfait et véritable, il recherche, aime et embrasse l’âme pure, vertueuse et sage. Il n’y a que le péché qui nous sépare de lui et empêche en nous ses grâces : il nous rend dissemblables à notre Créateur et dignes de haine.

La voie illuminative est une étude et une occupation de l’esprit à contempler les choses sublimes de Dieu, à principalement méditer la plus que très sainte et parfaite Trinité et la Divinité suprêmement simple et belle, à considérer de même les biens célestes et surnaturels, la vérité de la foi chrétienne et des choses spirituelles. Puisque toute notre félicité gît et consiste à contempler clairement et manifestement ces choses face à face, notre vrai profit et avancement est que dès maintenant nous nous approchions tous les jours de cette contemplation si heureuse et parfaite, profitant de plus en plus en lumière de foi, en bien de sagesse, ainsi qu’en la connaissance des choses divines et de la vérité souveraine et incréée. Parce que Dieu, infiniment riche et libéral, est essentiellement sagesse infinie et lumière plus que très resplendissante, incirconscrite et illimitée, quand il voit l’âme purifiée comme j’ai dit qu’elle doit être pour lui plaire, quand il la voit embellie d’humilité, de patience, de douceur, de chasteté, de justice et des autres vertus morales, désirer la vérité, aspirer à la fontaine de sagesse et s’attacher grandement à recevoir la lumière céleste, soudain ce Seigneur très bienveillant fait resplendir sur elle sa face très belle, il l’éclaircit et l’illumine du rayon de la sagesse, se montrant lui-même à elle plus clairement et plus gracieusement que de coutume.

La voie unitive ou perfective est une étude, une occupation ou une action tendant à l’ardeur flamboyante de l’entière charité, à l’amour excessif de la parfaite Déité, et au très ardent, paisible et secret regard de la sagesse mystique. Cette voie consiste en ce que l’esprit soit complètement enflammé de l’amour de Dieu par la contemplation de celui-ci, en ce qu’il soit rendu et fait comme le feu et les Séraphins, et qu’ainsi, se laissant lui-même et toutes choses créées, les surpassant et mettant en oubli, il soit uni à Dieu plus qu’incompréhensible, comme s’il ne le connaissait point, uni à lui par une douce chute de lumière hiérarchique[1], par un familier devis au regard très occulte, par une obscurité plus que très claire et une ignorance plus que très sage.

 

En l’homme, chacune des trois voies susdites comprend l’autre selon quelque degré, parce que la voie unitive présuppose la purgative et l’illuminative, et on ne peut être conjoint à Dieu, ni être rendu parfait en amour ou être affectionné à la charité, si l’on n’est pas tout d’abord illuminé. Semblablement, la voie illuminative comprend d’une certaine manière l’unitive, parce que la connaissance des choses divines ne peut être proprement appelée ni contemplation ni illumination, si elle n’est formée et rendue parfaite par un sentiment d’amour et de dilection. Ainsi, la voie purgative a quelque chose de conjoint et de mêlé avec les voies illuminative et perfective, d’autant plus que, sans le gouvernement et la direction de la vraie sagesse, sans la charité et sans la grâce, personne n’est lavé de son péché, ni ne peut ses passions réformer.

 

La contemplation, est une connaissance affectueuse[2], prompte[3] et pure[4] de la très haute Déité et de ses effets. Car la contemplation jète l’œil de sa considération tout d’abord et principalement sur Dieu, ensuite sur les choses créées, eu égard à ce qu’elles ont de Dieu, c’est à savoir en tant qu’elles découlent de lui comme d’une fontaine, qu’elles sont gouvernées et régies par lui, qu’elles se réfèrent finalement à lui. Dieu est ainsi la fin et la raison de leur considération, et tout ce que l’on peut observer en elles et en connaître, se rapporte à la connaissance et à l’amour, à l’honneur et à la gloire du Tout-puissant qui a si excellemment embelli, si sagement divisé, si ineffablement disposé et si merveilleusement mis et confirmé la fabrique de ce grand univers, l’achevant et l’accomplissant d’une telle grandeur, multitude et vertu, afin que sa bonté, sa sagesse et sa puissance resplendissent, soient honorées, louées, craintes et aimées en elles.

Cette contemplation est un acte du don de sagesse, laquelle sagesse est le plus important des sept dons de l’Esprit-Saint. Elle ne peut être imparfaite puisqu’elle est la connaissance des choses divines, affectives et savoureuses, conjointe inséparablement à la charité. La contemplation n’est pas proprement acte de la sagesse telle quelle, mais de la sagesse qui comprend en elle quelque perfection qui opère promptement et librement. C’est pourquoi j’ai dit que la contemplation était une connaissance des choses divines prompte et facile, qui, comme le feu, est soudainement et légèrement élevée en haut, et, surpassant noblement toutes choses créées, atteint jusqu’à Dieu.

 

Cet excellent et divin prince des théologiens, Denys l’Aréopagite, en son livre des Noms divins, chapitre premier, dit que des créatures nous allons par deux chemins à la connaissance de Dieu. Le premier chemin nous fait avancer par affirmation, quand nous attribuons à Dieu tout ce qui se trouve de parfait et d’excellent chez ses créatures, quand nous le lui attribuons très excellemment sans aucune imperfection, comme au premier et effectif principe de toutes choses. Le second chemin nous fait avancer par négation, quand, tout ce qui se trouve dans le créé, nous le nions de Dieu, comme de celui qui est plus que très haut, plus qu’essentiel, plus qu’incompréhensible, lequel, ni de genre ni d’espèce, ni de nom ni de substance, n’a de rapport avec ce créé, rien ne lui étant approprié de ce que nous pouvons en comprendre. C’est pourquoi notre grand docteur déclare au deuxième chapitre de sa Théologie Mystique : Louer sur-essentiellement le Sur-essentiel par abstraction de tout ce qui existe, c’est véritablement voir et connaître Dieu. Cette contemplation de Dieu faite par négation est plus excellente et plus parfaite que celle effectuée par affirmation, parce qu’en la première, son excellence infinie et sur-essentielle majesté est vue et connue plus clairement, plus subtilement et plus profondément qu’en la seconde.

Puisque tout esprit créé fait infiniment défaut, et ne peut parfaitement connaître la Divinité, plus l’homme approche de Dieu en cette vie, plus il est illuminé, uni et subtilement adonné à l’Etre souverain éternel, sans cause ni dépendance, alors plus clairement aussi cet esprit créé connaît l’incompréhensibilité, l’inaccessibilité de Dieu, et plus parfaitement il contemple l’excellence infinie de ce Seigneur tout-puissant et indicible. Cela se fait dans l’ignorance, lorsque au plus haut sommet de l’esprit, il lui est plus près et immédiatement uni, à lui attentif, en lui fixé et absorbé, autant qu’il est possible en cette vie, par la lumière et espèce créées. Regarder très clairement l’incompréhensibilité de Dieu, c’est le voir et le contempler. Cette contemplation par laquelle Dieu est vu par négation de toutes choses, est appelée Théologie Mystique, laquelle théologie est un interne et très secret devis de l’esprit avec Dieu, dans l’ignorance, et un amoureux regard d’obscurité, c'est-à-dire de lumière divine sur-resplendissante, impénétrable et invisible. Elle est, comme quelques-uns la définissent, un mouvement, une élévation, un regard anagogique de l’esprit en Dieu, par un pur et fervent amour ; elle est une connaissance de Dieu par expérience, par embrassement uni d’amour ; elle est une savoureuse connaissance de la Divinité, quand le très haut sommet lui est uni affectueusement par une ardente charité. Pour tout dire, cette Théologie Mystique ou sagesse unitive est réellement et de fait le don de sagesse lui-même, le premier et le plus digne parmi les sept dons de l’Esprit-Saint. Il s’agit là d’une habitude surnaturelle infuse qui connaît Dieu en le goûtant du dedans. Grâce à ce don, l’esprit estime et juge bien de Dieu, par connaturalité et conformité de l’affection qu’il lui porte, ou par saveur mentale. La sagesse unitive ou Théologie Mystique est le plus haut des trois degrés de la sagesse ; on la trouve chez les hommes héroïques et parfaits, devenus grâce à elle comme les secrétaires[5] et les conseillers du tout-puissant et plus que très sage Créateur.

 

J’ai été fait comme un homme ivre et moite de vin devant le Seigneur, à cause de sa parole (Jr 23,9).

Pour parvenir à la contemplation mystique de la sagesse unitive, l’homme doit lui-même s’élever et disposer à elle, se retirer de toutes choses créées, recueillir son esprit soigneusement, le rendre simple et dépouillé de tout objet créé, par l’oraison, la méditation et l’attentive considération de ce qui a l’habitude d’émouvoir et d’engendrer davantage en l’esprit la ferveur d’amour de Dieu, ceci jusqu’à ce que le sommet de la volonté soit puissamment enflammé et purement affectionné, et qu’ainsi, pour contempler, la pointe de l’intelligence soit éclairée d’en haut.

L’homme parvient encore par un autre moyen à la contemplation, sans effort ni préparation, lorsqu’il est très généreusement comblé de prévenances divines, fortement et divinement illuminé, puissamment enflammé, très gracieusement devancé, par trop miséricordieusement enserré, de sorte qu’il ne peut pas même résister ni fuir, quand bien même il voudrait contredire ou s’en aller, la grâce dominant la nature, non pas violemment, mais très convenablement.

 

Telle et si grande est la charité, bonté et générosité du tout-puissant et plus que bienveillant Créateur envers les hommes, qu’il témoigne lui-même par Salomon que ce sont ses plaisirs et délices d’être avec les enfants des hommes (Pr 8,31). Et par Jérémie : Qui est celui qui appliquera son cœur pour approcher de moi (Vulg. Jr 30,21) ? Ces paroles nous enseignent combien Dieu, naturellement bon, la bonté même, désire notre salut, combien il est prêt à nous donner les dons de sa grâce, combien volontiers il veut être avec nous, demeurer parmi nous, habiter en nous, pourvu que nous n’y mettions point d’empêchements, et moyennant que nous soyons soigneux de lui préparer et donner nos cœurs, faisant tout ce qui est en notre pouvoir. A ce propos, il est écrit en Job : Si l’homme dresse son cœur vers Dieu, ce plus que très bienveillant Seigneur attirera à lui son esprit (Vulg. Jb 34,14). Et Notre Seigneur Jésus-Christ : Je frappe à la porte, si quelqu’un m’ouvre et entend ma voix, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi (Ap 3,20). Or, l’homme n’applique ni ne conjoint son cœur à Dieu si droitement, si profondément, si puissamment, si purement et si immédiatement, par aucune vertu, comme il le fait par la charité, laquelle ouvre spirituellement l’esprit de celui qui aime, et le fait capable de celui qui est aimé.

Dans la mesure où l’esprit de l’homme est uni et fixé en Dieu autant qu’il est possible en cette vie, et surtout même parce qu’il est absorbé en lui par la très haute contemplation de la sagesse unitive et mystique, et que par le moyen de celle-ci il est très abondamment enrichi, arrosé, rempli de splendeurs célestes, d’ardeurs sacrées, des dons et grâces de Dieu, aussi les saints docteurs confessent-ils que cette vision mystique se fait par amour divin, fervent et flamboyant, de sorte que le pur ardant amour de Dieu dispose souverainement et immédiatement à cette contemplation contemplative et mystique. Une affection actuelle, fervente et pure en Dieu, ouvre l’esprit de l’homme à l’époux céleste, à ses influences, splendeurs, fécondités et embrassements. Cependant, il faut noter que cet amour de Dieu ne peut être aussi pur et fervent, si l’amour-propre n’est pas tout d’abord déraciné du cœur de l’homme.

 

Dieu cache la lumière en ses mains, puis il lui commande à nouveau de paraître ; il fait connaître à celui qu’il aime que la lumière est son partage, et qu’il pourra s’élever jusqu’à elle. (Vulg. Dt 36, 32-33)

Les mains de Dieu sont sa sagesse, sa puissance, sa justice, sa douceur et sa volonté, principes de l’opération divine au dehors. En ces mains-là, Dieu tout-puissant cache la lumière, parce qu’il a et contient en sa puissance la lumière tant de grâce que de gloire. Il cache et donne, il retient et répand, il ôte et rend la lumière de sa grâce selon la correction de sa sagesse, suivant le plaisir de sa toute-puissance et le propos de sa volonté. Il est dit qu’il commande à la lumière de la grâce de paraître à nouveau, parce que cette lumière, celée pour quelque temps aux indignes ou soustraite au pécheur, paraît à nouveau, et, Dieu le commandant ainsi, est de nouveau répandue sur le pécheur, donnée avec accroissement à celui qui aime ardemment, et révélée enfin au vrai contemplatif. Au retour de cette lumière, à son bien-aimé, c'est-à-dire à l’homme de bien en qui il daigne opérer si gracieusement, Dieu annonce par devis intérieur, que cette lumière est sa possession, qu’il la peut fermement et stablement posséder, de telle manière que, même s’il la perd pour un temps, il peut s’élever pour la recouvrer et par elle parvenir à la lumière de la gloire. De plus, Dieu tenant en main la lumière de la contemplation théologique et mystique, le rayon de vision, il donne tantôt cette lumière très éclatante à l’esprit lavé de tout péché, tantôt il la lui retire et cache, et, selon sa volonté, quelque autre fois la fait couler à nouveau sur lui.

Quand le tout-puissant montre cette lumière à l’esprit, soudain, par l’importance et dignité de sa grandeur, par l’action et excellence de sa majesté, perfection et splendeur infinies, il élève et suspend en un moment l’esprit, sans violence ni force, si bien que celui-ci défaille et sort de lui-même. Vaincu d’amour et émerveillé d’admiration très grande devant l’incommensurable majesté et splendeur de celui qu’il contemple, il ne sait rien de lui-même, tant il est étonné, épris et délecté de la très plaisante sérénité qu’il voit en la Divinité. Car il est tout de suite si puissamment illuminé et enflammé que, succombant, il perd les forces et les sens du corps. L’esprit étant alors introduit au plus profond secret de la lumière incréée, il est englouti et submergé en l’abyme de lumière infinie, il se perd, ravi, en la profonde mer du bonheur éternel, il se brûle au feu démesuré de l’amour sublime, il erre très sûrement et se dévoie avec félicité en un lieu de solitude, immense et difficile d’accès, vide, spacieux et plat, se perdant lui-même, ne sachant ni où ni quand.

Cette surnaturelle élévation de l’esprit, cette admirable et si haute contemplation, cette anoblissement et déification, sont le signe et l’œuvre du don infini et de la très grande dilection de Dieu. C’est pourquoi il est ajouté aux paroles citées plus haut : Mon cœur est saisi d’effroi et il sort comme de lui-même (Jb 37,1).

 

Alors tu verras et tu possèderas en abondance ; ton cœur, joyeusement dilaté d’amour, sera émerveillé d’une si grande dilection et bienveillance de ton Dieu envers toi. Tu goûteras combien est grande la multitude de sa douceur qu’il parfait et montre à ceux qui espèrent en lui.

Au plus profond de son visage, il cache en effet du trouble des hommes ceux qui ne se veulent pas consoler au dehors, mais désirent bien plutôt le repos et la solitude. Le Dieu de gloire, doux et libéral Epoux, remplira ineffablement leur esprit, il les consolera, les rendra paisibles et tranquilles, les illuminera d’une très claire lumière, les embrasera de son amour indicible, les oindra doucement et les possèdera fermement, fort souvent peut-être. Il les devancera amoureusement, miséricordieusement, tirant à lui leur esprit et leur respiration, le leur demandant par surprise, l’élevant sans contrainte ni conscience, le changeant, l’enflammant, l’abymant en lui.

Alors, sera en nous accompli ce qui est écrit : Le bien-aimé du Seigneur demeurera en lui en toute sûreté, en lui comme en un lit nuptial, et il reposera entre ses épaules (Dt 33,12).

 

Ces textes sont extraits de De fonte lucis.

 



[1] Relatif au chœur des anges.

[2] La contemplation a pour objet premier et principal la Divinité dont la connaissance doit être la fin de toute science et de tout savoir. Or, la connaissance de Dieu, si elle n’est pas informée par la charité et parée de l’ornement des vertus, demeure froide et stérile. Il est donc nécessaire que cette connaissance soit affectueuse, pour mériter le nom de contemplation. De contemplatione, lib. 1, art. 3.

[3] Prompte en vertu de la charité qui entre et pénètre là où la connaissance seule ne saurait aller.

[4] Pure ou exacte, c'est-à-dire sans erreur, passion ou faute.

[5] Avec ce sens particulier : celui qui reçoit les secrets.